Je m’appelle Mathieu et cela fait maintenant cinq ans que je suis venu poser mes racines dans le village de La Grande Fosse, petite commune de 130 habitants à la frontière entre les Vosges et le Bas-Rhin. J’y ai construit ma maison terre-paille en n’utilisant quasi-exclusivement que des matériaux naturels locaux (terre, paille, bois et pierre) et en n’ayant recours à aucune machine dépendante du pétrole. De par sa conception solaire passive, cette maison me permet d’y vivre à l’année sans aucune dépense électrique ou de chauffage, me permettant ainsi de consacrer la majeure partie de mon temps à la production de ma nourriture et à des missions qui me sont chères : la protection de la biodiversité et la résilience locale.

Issu du milieu académique et ayant suivi un parcours de recherches doctorales en politiques climatiques, j’ai souhaité établir Habiter la terre pour mettre à contribution les compétences pédagogiques et de synthèse scientifique qu’il m’a été donné d’acquérir durant ces années. La crise environnementale nous poussant collectivement à remettre en cause nos modes de vie pour en faire émerger de nouveaux, il m’est apparu évident que les réflexions théoriques que j’ai pu avoir au sein du milieu universitaire devaient être accompagnées de mises en pratique concrètes sur le terrain.

Nos manières de nous loger, de nous nourrir, de nous chauffer, de nous divertir – toutes nos manières d’habiter le monde et de relationner avec le reste du vivant doivent être repensées. Telles sont les ambitions du mouvement de la permaculture, qui cherche à faire émerger des cultures permanentes, capable de perdurer dans le temps sans entraîner d’elles-mêmes leur propre perte. Bien au delà de techniques de jardinage, c’est tout un panel de compétences vernaculaires et de connaissances sur nos écologies locales qu’il nous faut (re)découvrir. Ayant passé les dix dernières années à collecter et à mettre en pratiques de tels savoirs sur des sujets aussi divers que la construction naturelle, l’agroforesterie, la botanique, la mycologie ou la microbiologie appliquée à la cuisine, je peux peut-être vous assister dans votre parcours personnel (ou collectif !) vers plus de résilience.